Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
1ère strophe :
- éclat de la jeunesse -> de la rose.
-> de la jeune fille.
- invitation.
2ème strophe : la constatation du dégât du temps (la vieillesse ).
3ème strophe : le conseil de profiter de sa jeunesse.
3. Explication :
I - Un poème vivant
a) Les personnages sont vivants. Ceci se voit par :
· une interpellation : " Mignonne ",
· des ordres : " Voyez, Cueillez ".
Le personnage qui parle est en position de supériorité. C'est celui qui a la parole, qui donne et fait la leçon. Il fait une interpellation à la 1ère strophe, une constatation à la 2ème strophe et une leçon à la 3ème strophe.
En face, on peut interpréter le comportement de la jeune fille : soit elle est timide ou soit elle s'en moque.
b) Le poème raconte une promenade dans un jardin :
Il y a en plus une notion de temps : " Que du matin jusques au soir ".
Deux procédés de style marquent l'action dans ce poème : les verbes (nombreux ) et le mode (l'indicatif ).
C'est un poème où des éléments concrets permettent de nous représenter les 2 personnages dans un parc le soir
a) C'est une comparaison très banale mais Ronsard la renverse.
· " Sa robe ",
· " Ses beautés laissé choir ".
Dans la 3ème strophe, la jeune fille est menacée par la vieillesse comme la rose.
Cette comparaison est galante car il fait des compliments à la jeune fille mais elle est surtout efficace.
b) L'auteur éprouve une émotion très forte et
sincère.
L'auteur veut montrer à la jeune fille qu'on ne peut échapper à son destin, c'est-à-dire à la vieillesse et à la mort.
Dans la dernière strophe, il y a un champ lexical de la jeunesse et des rimes féminines. Ronsard lui fait une leçon : Carpe diem ( = cueillir le jour ) lorsqu'il lui dit " cueillez votre
jeunesse ".
( NB : dossier explication emprunté et modifié )